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Le réalisateur Cyril Dion fait le point sur la politique actuelle du gouvernement en matière d'écologie. L'instigateur de la Convention citoyenne sur le climat regrette notamment le fait que le gouvernement transforme les propositions faites par les 150 Français.
INTERVIEW

Un an et demi après sa création, comment va la Convention citoyenne sur le climat, composée de 150 Français ? Cyril Dion, instigateur de cette assemblée chargée de formuler des propositions au gouvernement, fait le constat de membres déçus par la politique de l'exécutif pour lutter contre le changement climatique. Entre résignation et structuration, la Convention citoyenne est à la croisée des chemins, estime le réalisateur engagé au micro d'Europe 1.

Une Convention pas homogène

Selon Cyril Dion, il y a aujourd'hui plusieurs catégories de membres de cette Convention, dont des membres se sont constitués en association. "Il y a une partie d'entre eux qui passent leur temps à aller défendre leurs mesures et les expliquer à des élus, à des représentants de différents groupes d'intérêts." Assez proches d'eux, il y a "ceux qui donnent encore au gouvernement un peu de temps pour présenter le vaste projet de loi climat qui doit arriver au début de l'année" 2021.

Mais de l'autre côté, "il y en a qui sont très énervés et très déçus, et qui ont l'impression d'être floués" par ce qu'a fait le gouvernement avec leurs propositions. Pour le réalisateur de Demain (2015), "le gouvernement transforme un certain nombre de propositions", ce qui est contraire aux engagements présidentiels sur les 149 propositions de la Convention citoyenne sur le climat, en dehors des trois fameux "jokers".

Le délit d'écocide, du "moins-disant"

Cyril Dion prend notamment l'exemple du malus sur les véhicules les plus polluants, mais aussi le récent délit d'écocide, annoncé dimanche par les ministres Barbara Pompili et Éric Dupond-Moretti : "Ça n'est pas exactement ce que demandait la Convention citoyenne. On est encore dans du moins-disant, même si c'est un vrai progrès qu'il faut saluer", nuance-t-il, évoquant avant tout "une mise en conformité (vis-à-vis) du droit européen".

Enfin, "il y a des membres qui sont un peu désespérés et qui ne croient plus du tout" à une véritable prise en compte de la menace climatique par le gouvernement.